Ils sont adhérents chez Énergie D’ICI !

Portrait de François Satin – UZAJE

Bonjour François, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

J’ai un parcours commercial doublé ensuite par un parcours en communication. Dans mon parcours j’ai travaillé pour une ELD (Entreprise Locale de Distribution d’énergie), Vialis (à Colmar) donc j’ai déjà une connaissance dans le domaine de la distribution d’électricité ! Et puis j’ai travaillé 15 ans dans une filiale d’Air France, pour la restauration aérienne. Pour des raisons personnelles et environnementales, j’ai décidé ensuite de quitter la région parisienne pour aller m’installer dans la campagne à côté de Clermont-Ferrand et c’est à ce moment là que j’ai connu Énergie d’ICI !

Comment est née l’idée d’Uzaje ?

L’idée d’Uzaje vient d’Emmanuel Auberger, le fondateur de l’entreprise qui est aussi l’un des anciens dirigeants de Verallia. Il s’est dit que l’on pouvait faire mieux que de l’usage unique dans le monde du verre, même si c’est recyclé à l’infini et s’est ainsi posé la question du réemploi. C’était fin 2018. Il a commencé à s’intéresser à l’emploi du verre en restauration collective et puis il a mobilisé son réseau et nous nous sommes rencontrés via LinkedIn, avant la création de l’entreprise.

Alors, on a commencé à travailler pour le compte de Franprix tandis que l’entreprise était encore en couveuse. En mai 2019, Emmanuel Auberger a lancé la création de l’entreprise et depuis nous avons un peu grandi !

Le point de départ n’a donc pas été une loi, mais un constat. Avant janvier 2022, il n’y avait pas de dispositif obligatoire de réemploi dans la loi pour les domaines de la restauration et de l’agroalimentaire.

Réemploi / Consigne, pouvez-vous nous expliquer la différence entre les deux ?

Ici on parle bien de réemploi. Le réemploi ne veut pas forcément dire que l’on a recours à la consigne. La consigne est une modalité technique de protection d’un contenant. Tandis que le sujet qui nous occupe et l’objectif d’Uzaje, c’est de faire du réemploi de contenants alimentaires afin de stopper l’utilisation de contenants à usage unique, qu’ils soient en verre, en plastique ou en inox. Donc nous lavons les contenants pour qu’ils aient une 2e, une 3e, une 15e, une 150e vie…

Aujourd’hui 75% de notre business est du réemploi, sans consigne. Nous recevons par exemple des bacs en inox, que nous lavons puis que nous remettons à disposition du client qui nous paye pour ce lavage technique.

La consigne n’est pas une étape obligatoire. Par exemple, il y a deux ans, nous avons travaillé avec Système U avec qui nous avons mis en place un dispositif ou les consommateurs rapportaient leur contenant mais ils n’avaient pas de consigne, pour autant ils jouaient le jeu ! Mais selon les cas, il peut être nécessaire d’accompagner voire protéger par la consigne.

Ainsi quand on déploie de l’économie circulaire dans les contenants alimentaire, il y a cette étape impérative, c’est celle du lavage. C’est aussi comme cela qu’on réduit l’impact vs de l’économie linéaire.

Avec le lavage, quelle est l’autre activité d’Uzaje ?

On a fait également du conseil chez Uzaje. Je parle au passé car c’est moins le cas aujourd’hui. Notre volonté est d’aider nos clients dans les trois domaines suivants : la restauration collective, commerciale, et industrie agroalimentaire pour les faire passer au réemploi. Mais parfois, cela peut aller jusqu’à 36 mois pour se préparer car la problématique est : est-ce que pour le restaurateur ou l’industriel qui va mettre le produit dans le contenant, cela change la manière de produire ?

Mais aujourd’hui, nos entreprises clientes sont matures, c’est-à-dire qu’elles savent qu’elles ont un besoin : celui de laver. Par conséquent, nous allons laver leurs bacs en inox, leurs verrines ou leurs bouteilles en verre. Soit elles viennent apporter les contenants chez nous, soit c’est nous qui allons récupérer les contenants sales chez elles et vice et versa. La prestation de lavage est calculée à l’unité. 

Concrètement, je suis un restaurateur, je veux passer au réemploi avec vous, comment ça se passe ?

Le sujet majeur va être celui de l’implantation. Pour les acteurs de la restauration, l’idéal est d’être à 100km maximum d’un site de lavage. Pour les acteurs industriels, les choses sont différentes car on parle de volumes plus importants qui permettent de baisser le coût écologique et économique du transport. Nos deux sites de lavages se trouvent à Neuilly-sur-Marne en région parisienne où nous opérons sur l’ensemble de la région parisienne et les départements limitrophes et à Avignon où nous opérons en PACA.

Nous sommes d’ailleurs en train de préparer l’ouverture d’un nouveau site pour le Grand Est, l’Allemagne, la Suisse et le Luxembourg, le premier centre européen du réemploi, avec des machines de lavage plus performantes en termes de volume. Il ouvrira au premier semestre 2024.

Pour tous nos clients, nous produisons un tableau de bord d’impact. Tous les trimestres, ils ont un rapport de leur impact d’avoir stopper l’usage unique pour aller vers le réemploi. Ce tableau de bord intègre les gaz à effet de serre évités et on travaille de plus en plus sur des analyses encore plus fines, notamment en intégrant l’électricité et l’eau (car nos machines tournent uniquement l’électricité fournie par Energie d’ici).

Nos clients sont une centaine aujourd’hui, dont certains sont récurrents donc quotidien ou plusieurs fois par mois et d’autres plusieurs fois dans l’année. Nous avons à la fois de la restauration collective, surtout scolaire, mais aussi commerciale, notamment des traiteurs ou des restaurateurs sur rue et puis des industriels, surtout dans le secteur de la boisson.

Que représente les équipes d’Uzaje aujourd’hui et quels sont vos engagements pour l’emploi responsable ?

Aujourd’hui, il y a 30 salariés et un certain nombre d’intérimaires en fonction du flux de l’activité. Par exemple, nous venons de travailler pour le compte de la coupe du monde de rugby donc nous avons eu des très gros volumes de gobelets à laver.

Nous travaillons avec des partenaires d’insertion pour chacun de nos sites, afin de donner la possibilité à certaines personnes d’amorcer un retour à l’emploi. Nous avons la chance d’avoir des métiers qui sont manuels et nous pouvons faire apprendre des tâches et faciliter ce retour à l’emploi. Nous avons à ce titre notamment l’agrément « Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale ».

Pour alimenter vos machines de lavage, vous avez le choix d’Énergie d’ICI ?

On a simplement fait le choix d’être cohérent, donc nous avons effectivement choisi Énergie d’ICI pour notre site en Seine Saint-Denis. Pour aller jusqu’au bout, c’est également sur le plan du compostage que nous avons choisi de faire quelque chose, nous travaillons par exemple avec une entreprise qui s’appelle Moulinot et qui fait de la méthanisation et du compost.