Maison passive à énergie positive

Qu’est-ce qu’une maison passive ? Il s’agit d’une habitation qui consomme un minimum d’énergie grâce à son orientation, ses matériaux, son isolation au froid et au soleil.

Qu’est-ce qu’une maison passive ?

Il s’agit d’une habitation qui consomme un minimum d’énergie grâce à son orientation, ses matériaux, son isolation au froid et au soleil.
C’est en Suède et en Allemagne que le concept de maison passive émerge, dans les années 1970. Un premier label est conjointement développé en 1988 par le Suédois Bo Adamson et l’Allemand Wolfgang Feist. Quatre premières maisons sont construites en Allemagne, en Hesse. D’autres suivent Darmstadt, à Stuttgart, à Wiesbaden ou encore à Cologne au cours des années 1990.
L’Union européenne s’intéresse au concept et, en 2001, planifie la construction de 250 maisons. C’est le programme Cepheus, pour Cost Efficient Passive Houses as European Standards.
Le modèle de la maison passive est perfectionné pour être plus vertueux encore. Il ne s’agit plus de consommer peu d’énergie, mais d’en produire. De passive, la maison devient à énergie positive. C’est à l’architecte allemand Rolph Disch que l’on doit cette nouvelle ambition. Il construit Héliotrope à Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne, en 1994. Cette maison cylindrique produit cinq fois plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Comment ? Grâce à la combinaison de la géothermie, de la cogénération et du compostage. Et aux panneaux photovoltaïques qui, sur le toit, suivent la course du soleil. D’où le nom d’héliotrope…

Quelles normes, quels labels ?

En France, la réglementation thermique française (RT2012) est beaucoup moins rigoureuse que son équivalent d’outre-Rhin. En termes d’étanchéité, les exigences de la RT 2012 sont, par exemple, quatre fois moins strictes que celles du label allemand Passivhaus.
Pour autant, il est possible de construire des maisons passives en France. Ce sont alors les conditions draconiennes du label Passivhaus qui sont appliquées, sous le contrôle de l’organisme allemand Passive House Institute. Une maison passive doit afficher une consommation de chauffage inférieure à 15 kWh par mètre carré. Et sa consommation totale d’énergie primaire doit être inférieure à 120 kWh, par mètre carré et par an.
L’Hexagone ne reste pas pour autant « passif » quand il est question de consommation d’énergie. En vigueur depuis la fin de l’année 2020, la nouvelle RT2020 promeut en effet le concept de Bepos, de bâtiments à énergie positive. Il s’agit donc de passer, directement, de la maison énergivore classique à celle qui produit sa propre énergie.

Enjeux et objectifs

Le secteur du bâtiment est en France le plus gros consommateur d’énergie. C’est aussi le deuxième plus important émetteur de gaz à effet de serre. Limiter la consommation des constructions est donc un enjeu essentiel. Plus les bâtiments seront sobres, plus la consommation d’énergie du pays diminuera. À condition toutefois que leurs habitants adoptent eux aussi un comportement vertueux quant à leur propre consommation, électrique notamment.
C’est à cet égard que la maison Bepos est encore plus importante. En plus de ne consommer aucune énergie, cette maison peut fournir celle que ses occupants consomment. Elle devient alors un îlot autonome, qui ne ponctionne pas l’énergie de la « communauté ». Elle peut même contribuer à cette communauté, en lui fournissant son propre surplus d’énergie, d’origine renouvelable. Producteur d’électricité, un bâtiment Bepos devient un maillon local du réseau national, via les smartgrids, les réseaux intelligents centralisés.
Grâce à la maison à énergie positive, les flux sur le réseau électrique deviendront bidirectionnels, entre producteurs et consommateurs. Les Français deviendront alors de vrais « consom’acteurs ».