Il sont producteurs chez Énergie d’ici : ESCOFI

Bonjour Kevin, vous êtes Directeur Adjoint du groupe ESCOFI, pouvez-vous présenter en quelques mots ?

Je suis ingénieur de formation, j’ai découvert l’univers des énergies renouvelables il y a 7 ans lors d’un premier stage de fin d’études chez Escofi, et tel que Obélix qui est tombé dans la marmite, et bien je n’en suis pas vraiment ressorti ! J’ai travaillé à différents postes pour différentes sociétés, de la prospection à l’exploitation, en passant par le développement, la pré-construction, et la construction. C’est un domaine d’activité passionnant, en constante innovation pour faire face aux défis de demain et c’est ce qui me motive à me lever tous les jours, avec le sourire. Je suis pleinement engagé dans la transition écologique qui nous permettra notamment d’atteindre une autonomie énergétique à faible empreinte carbone.

Concrètement, en quoi consiste votre rôle au quotidien au sein de l’entreprise ?

Je dirige les activités opérationnelles du groupe Escofi. L’objectif est de développer la création de valeur des projets de production d’électricité renouvelable. Cela passe par 4 activités au sein du groupe :

  • L’activité bureau d’étude : En charge de la conception des parcs éoliens, centrales PV tel que les études de productible, de raccordement et les analyses économiques ;
  • Les activités de planification et de construction : il s’agit d’amener les projets à l’état prêt à construire et piloter la construction jusqu’à la mise en service ;
  • L’activité de valorisation de l’électricité et pour lesquelles nous travaillons ensemble ;
  • L’activité d’exploitation des actifs : elle travaille 7j/7 à assurer une production maximale dans le respect de nos obligations réglementaires tout en maintenant un climat de confiance avec nos partenaires, à la fois sur le site et avec l’administration.

Quel est aujourd’hui le périmètre d’intervention d’ESCOFI et combien de personnes cela représente ?

Le groupe Escofi représente aujourd’hui une quarantaine de personnes et se positionne en développeur-exploitant de parcs éoliens et centrales agri-photovoltaïques au sol en France. Le siège de la société est localisé à Villeneuve d’Ascq et dispose également de deux agences à Nantes et Lyon. Courant 2022, Escofi a souhaité proposer au secteur industriel, résidentiel et aux collectivités des offres de solarisation des toitures.

L’offre a pris forme avec la création de la filiale Solutions Renouvelables, installateur de panneaux photovoltaïques, aujourd’hui porté par 45 collaborateurs sur l’ensemble du territoire et en forte croissance.

L’histoire d’ESCOFI est assez particulière : créée en 1988, elle s’est développée d’abord dans le secteur agricole, puis elle s’est tournée vers le secteur des énergies renouvelables. Comment cela s’est-il passé ?

Oui, initialement Escofi était positionnée dans le négoce de céréales, c’est-à-dire tout ce qui était stockage et revente de céréales sur les hauts de France.

Le monde agricole et le monde des énergies renouvelables sont très liés. Le fondateur de l’entreprise, Monsieur Jean Ethuin s’est lancé dans le développement de l’énergie éolienne dans les années 2000. Il avait une très bonne connaissance du territoire agricole et cela a aidé à l’installation du premier parc éolien, à Cormont dans le Pas-de-Calais en 2006. Pour vous retracer l’historique du parc éolien de Cormont, une demande de permis de construire a été déposé en 2004 et le premier électron a été injecté sur le réseau en 2006. Voilà, tout a commencé avec ce projet.

La direction du groupe Escofi a été reprise en 2015 par le petit-fils du fondateur de l’entreprise, Monsieur Jean-Edouard Delaby. A cette date le groupe comptait 4 collaborateurs, depuis, les équipes se sont bien étoffées et aujourd’hui, l‘entreprise travaille en partenariat avec les collectivités, administrations, les propriétaires et exploitants agricoles pour développer les projets et créer des retombées sociales et économiques à destination des administrés.

Vous avez donc intégré des nouveaux métiers et savoir-faire au sein de l’entreprise pour opérer ce tournant. Et le secteur des énergies renouvelable s’est professionnalisé en même temps que vous ?

L’éolien dans les années 2000 et l’éolien aujourd’hui, ce n’est effectivement plus du tout la même chose ! Dans les années 2000, c’était encore une innovation, de la découverte. Pour installer une éolienne, un permis de construire suffisait. Le cadre réglementaire ICPE est arrivé en 2011. Par exemple, nous avons aujourd’hui un éloignement minimum obligatoire de 500m des habitations, des émergences acoustiques de 3 dB maximale la nuit à ne pas dépasser et une étude d’impact à réaliser pour l’instruction du dossier et permettre aux services de l’état d’évaluer la cohérence du projet dans son environnement.

Donc je dirais que la société s’est étoffée à la fois pour maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur, de développement, de financement, de construction et d’exploitation de ces projets, mais également pour répondre à l’ensemble des réglementations en vigueur.

Pour vous donner un exemple concret de l’évolution de la réglementation de la production d’énergie éolienne, prenons le parc éolien du Mont Huet : premières études en 2002, dépôt des dossiers en 2004, et mise en service en 2006, soit 4 ans entre l’idée du projet et la première injection de l’électricité produite dans le réseau. Aujourd’hui, il se passe entre 6 à 10 ans entre la première étude et la mise en service.

Quel est le cycle de vie d’un parc éolien et qu’est-ce qu’un « repowering » ?

Depuis les premières mises en service au début des années 2000 et aujourd’hui, il y a des évolutions technologiques et réglementaires majeures. Les nouvelles installations sont aujourd’hui plus performantes, plus productives et souvent de moindre impact sur l’environnement naturel et humain.

Prenons à nouveau l’exemple du parc éolien du Mont Huet. Aujourd’hui, on étudie le renouvellement des 6 turbines actuelles. Le projet de repowering consiste à venir les démanteler, retirer les socles béton, le poste de livraison et les voiries qui ne seront plus utilisées dans le cadre du parc projeté. Nous allons remplacer ces 6 turbines par 5 turbines de taille un peu plus importante, donc nous aurons moins de turbines, un éloignement plus important vis-à-vis aux habitations et des performances acoustiques améliorées. Et malgré le fait de retirer une turbine, le projet de repowering devrait produire deux fois plus d’énergie qu’avec le parc initial.

Le parc éolien du Mont Huet est situé environ à 10 km des côtes et bénéficie d’un très bon gisement de vent.

Escofi a également une branche dans l’hydroélectricité, d’où vient cet intérêt ?

Le fondateur de l’entreprise, Monsieur Jean Ethuin avait identifié l’opportunité de racheter une centrale hydroélectrique au Portugal dans les années 90. La centrale a été acquise et elle est restée sous le giron Escofi depuis. En 2017, Escofi a réalisé l’acquisition de deux nouvelles petites centrales hydroélectriques sur le cours de l’Aude sur les communes de Homps et Tourouzelle. Aujourd’hui, Escofi n’a pas vocation à se développer davantage dans de nouveaux projets hydroélectriques. Escofi maintient en bon état de fonctionnement ses sites hydroélectriques et travaille à développer de nouveaux actifs éoliens et photovoltaïques.

Parlez-nous de votre filiale Solutions renouvelables : vous proposez des installations photovoltaïques à destination des professionnels et particuliers ?

Effectivement, Solutions Renouvelables propose sur toute la France trois offres de solarisation des toitures à destination des entreprises, collectivités et particuliers.

Nous proposons l’installation de panneaux photovoltaïques sur toute surface de toiture, au sol ou sur ombrière, la location annuelle de toiture pour la pose de panneaux photovoltaïques exploités par Solutions Renouvelables et la construction de hangar solarisé à nos frais.

Vous avez choisi de travailler avec Energie d’ici il y a quelques années, notamment en vendant l’énergie produite par deux parcs éoliens, celui de Sainte-Anne et celui de de Mont-Huet ?

J’ai fait la rencontre d’Antoine Garcier, directeur général d’Énergie d’ici, en 2020 dans le cadre d’un événement organisé France Hydro Électricité et des valeurs communes en sont ressorties. Le fait que vous soyez issus d’un groupement de producteurs faisait que l’on parlait le même langage. La proximité entre producteurs et consommateurs est également un facteur important pour ESCOFI. J’apprécie la simplicité de fonctionnement : autant sur la partie contractuelle que la fluidité des discussions. Ces échanges ont permis de conclure un premier contrat de vente d’électricité en 2021 avec le parc éolien du Mon-Huet et le partenariat a été étendu en 2023 avec un second parc éolien, celui de la Chapelle Sainte-Anne.